PER ou assurance-vie : quel produit choisir pour préparer sa retraite ?
Vous hésitez entre ouvrir un Plan d'Épargne Retraite (PER) ou une assurance-vie ? Les deux enveloppes fiscales sont plébiscitées pour anticiper la retraite, mais elles répondent à des logiques différentes : fiscalité, disponibilité des fonds, rendement, frais… Dans cet article, vous découvrirez les atouts et limites de chaque solution, des exemples chiffrés et un guide pour décider en fonction de votre situation.
Pourquoi comparer PER et assurance-vie ?
Le PER, lancé en 2019, a bouleversé l'épargne retraite : il succède au PERP, au Madelin et aux contrats Article 83. L'assurance-vie, elle, reste l'enveloppe préférée des Français, avec plus de 1 800 milliards d'euros d'encours. Comparer ces deux produits permet de répondre à trois questions clés :
- Quel dispositif optimise au mieux votre fiscalité pendant la phase d'épargne ?
- À quel âge et dans quelles conditions pourrez-vous récupérer votre capital ?
- Quel niveau de rendement net espérer après frais et impôts ?
Fonctionnement et objectifs : PER vs assurance-vie
Le Plan d'Épargne Retraite (PER)
Le PER est dédié à la préparation de la retraite. Vous versez à votre rythme : ponctuellement ou via des versements programmés. En contrepartie d'un blocage jusqu'à la retraite (sauf cas de déblocage anticipé), vous profitez d'une déduction fiscale immédiate : les versements volontaires sont déductibles de votre revenu imposable dans la limite d'un plafond (10 % des revenus professionnels N-1 ou 10 % du PASS).
Au départ en retraite, l'épargne peut être convertie :
- en capital (en une ou plusieurs fois),
- en rente viagère,
- ou en combinaison capital + rente.
L'assurance-vie
Plus polyvalente, l'assurance-vie n'impose aucun motif de retrait : vous restez libre de récupérer votre capital quand vous le souhaitez. C'est aussi un outil de transmission patrimoniale grâce à sa fiscalité avantageuse en cas de décès. Les versements ne sont pas déductibles, mais les gains sont partiellement exonérés d'impôt sur le revenu après 8 ans, et vous bénéficiez d'un abattement annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple).
Rendement : quelle performance espérer ?
La performance dépend du support choisi : fonds euros (capital garanti) ou unités de compte (UC) investies sur les marchés financiers.
Support | Rendement moyen 2023 | Niveau de risque (SRRI) |
---|---|---|
Fonds euros assurance-vie | 2,6 % | 1/7 |
Fonds euros PER | 2,9 % | 1/7 |
Supports UC diversifiés | 6 % – 8 % | 3-5/7 |
Le PER et l'assurance-vie proposent des gammes d'UC similaires : ETF, actions, SCPI, obligations… L'écart de performance dépend avant tout de la qualité des supports et des frais de gestion. N'hésitez pas à comparer les frais annuels des contrats en ligne avant de souscrire.
Fiscalité avant et après la retraite

Avant de plonger dans les subtilités des abattements, il est utile de garder en tête que l'administration fiscale ne raisonne pas de la même façon selon que vous versez, arbitrez ou retirez votre argent. Sur le PER, l'économie d'impôt se matérialise dès la déclaration, alors que sur l'assurance-vie elle n'apparaît qu'au moment du retrait. Cette différence de temporalité change tout pour votre trésorerie : en optimisant vos versements PER l'année où votre salaire est au plus haut, vous récupérez un remboursement d'impôt quelques mois plus tard ; à l'inverse, la carotte fiscale de l'assurance-vie n'aura d'impact qu'à long terme. S'ajoutent ensuite les prélèvements sociaux, la progressivité du barème et la possibilité d'opter pour le PFU. Autant de paramètres qu'il faut mettre en perspective avec votre horizon de placement, vos projets de vie et la durée restante avant votre départ à la retraite.
La fiscalité constitue le principal critère de choix.
- Pendant la phase d'épargne : vous déduisez vos versements PER, ce qui peut générer jusqu'à 45 % d'économie d'impôt si vous êtes dans la tranche marginale haute. Sur l'assurance-vie, aucun avantage immédiat.
- À la sortie : les rachats assurance-vie bénéficient d'un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 7,5 % ou 12,8 % selon l'ancienneté du contrat, plus 17,2 % de prélèvements sociaux. Pour le PER, la part capital est taxée au PFU 30 % (ou au barème + PS) et la part gains au PFU ou barème. La rente viagère est également imposable, mais avec un abattement selon l'âge.
Vous payez donc l'impôt à l'entrée pour l'assurance-vie (sur le revenu disponible) et à la sortie pour le PER. L'arbitrage dépend de votre tranche d'imposition actuelle et future.
Disponibilité de l'épargne et options de sortie
Le PER impose un blocage jusqu'à la retraite (sauf achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, fin de droits chômage…). Si la flexibilité est votre priorité, l'assurance-vie garde l'avantage : un simple rachat partiel en ligne et vous recevez les fonds sous huit jours.
À la retraite, l'assurance-vie laisse le choix entre retraits libres et rente viagère. Le PER, lui, prévoit automatiquement une possibilité de rente, ce qui sécurise un complément de revenu à vie, mais réduit la disponibilité du capital.
Frais : ce qui peut grignoter votre capital
Les frais varient d'un contrat à l'autre :
- Frais d'entrée : jusqu'à 4 %, souvent négociables ou inexistants en ligne.
- Frais de gestion sur fonds euros : 0,6 % à 1 %/an.
- Frais de gestion sur UC : 0,8 % à 1,5 %/an.
- Frais d'arbitrage : parfois gratuits, parfois 0,5 % du montant arbitré.
- Frais de rente (PER) : 0 % à 3 % selon l'assureur.
À rendement égal, des frais inférieurs de 1 %/an peuvent vous faire gagner plusieurs dizaines de milliers d'euros sur 25 ans. Testez différents scénarios avec notre simulateur PER ou notre outil dédié à l'assurance-vie ici.
PER ou assurance-vie : comment choisir ?
Utilisez la matrice suivante pour décider.
- Vous êtes fortement imposé (TMI ≥ 30 %) : versez en priorité sur un PER pour réduire votre IR, puis sur une assurance-vie pour diversifier.
- Vous prévoyez une baisse de revenus à la retraite : le PER devient doublement intéressant ; déductions aujourd'hui, fiscalité plus douce demain.
- Vous souhaitez garder la main sur votre épargne : une assurance-vie en ligne, sans frais d'entrée, reste incontournable.
- Vous avez déjà 8 ans d'ancienneté sur votre assurance-vie : conservez-la pour profiter de l'abattement de 4 600 €/an sur les gains retirés.
- Vous possédez moins de 3 mois de revenu d'épargne de précaution : privilégiez d'abord un placement liquide (épargne de précaution) avant d'immobiliser des sommes sur un PER.
Cumuler PER et assurance-vie : la stratégie gagnante
Rien n'empêche de combiner les deux enveloppes :
- Profitez de la déduction fiscale du PER jusqu'à votre plafond.
- Alimentez votre assurance-vie pour garder une épargne disponible et préparer une succession avantageuse.
- Arbitrez annuellement selon votre tranche d'imposition, les projets à court terme et votre horizon de placement.
Pour optimiser la répartition, testez différents taux d'effort d'épargne avec notre outil calcul d'effort d'épargne ou comparez la performance attendue via cet article sur le rendement 2025.
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FAQ
- Peut-on transférer son assurance-vie vers un PER ?
- Oui, jusqu'au 31 décembre 2024, la loi Pacte autorise un transfert partiel ou total d'une assurance-vie de plus de 8 ans vers un PER, avec un avantage fiscal supplémentaire (abattement doublé).
- Que se passe-t-il pour le PER en cas de décès avant la retraite ?
- Le capital est transmis aux bénéficiaires désignés : avant 70 ans, il profite du même régime que l'assurance-vie (abattement de 152 500 € par bénéficiaire).
- Est-il possible d'ouvrir plusieurs PER ?
- Oui, vous pouvez cumuler plusieurs PER individuels et/ou collectifs ; le plafond de déduction reste commun.
- Quel produit choisir pour un profil prudent ?
- Privilégiez un contrat en ligne avec fonds euros performants ; que ce soit sur PER ou assurance-vie, vous pourrez sécuriser progressivement votre allocation.
- Quel horizon minimum pour investir en unités de compte ?
- Comptez au moins 8 à 10 ans : cela permet de lisser la volatilité et d'espérer un rendement supérieur à l'inflation.
En résumé, le PER séduit les contribuables fortement imposés et ceux qui visent une rente retraite. L'assurance-vie, plus flexible, reste incontournable pour la disponibilité, la succession et la diversification. La solution optimale consiste souvent à combiner les deux supports.
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